Notre Dame de la Consolation
Sur la colline de Costebelle, à Hyères
Dès le Xème siècle, les Provençaux gravissaient la colline de Costebelle pour venir prier dans une chapelle dédiée à Saint-Michel.
En 1254, la première croisade commandée par saint Louis débarque à l’Ayguade à Hyères et la statue de bois polychrome liée à cet événement, est l’objet d’une constante vénération. Elle n’a pu être réellement datée. Sculptée à la manière du XIIIème siècle, elle sera restaurée au début du XIXème siècle, mais, hélas, au goût de l’époque qui n’a pas tenu compte de son originalité première.
En 1909, elle sera couronnée solennellement, témoignage de la confiance populaire en la Vierge Marie, qui jamais n’a déçue aucun de ceux qui ont eu recours à son assistance, recevant grâces, réconfort et consolation. A l’extérieur, la grande Vierge en fonte qui se trouvait sur le clocher de l’ancienne chapelle détruite le 15 août 1944 lors du débarquement de Provence, a été retrouvée pratiquement intacte debout devant les ruines.
Aujourd’hui, elle domine la ville de Hyères et nous invite à la rejoindre dans son nouveau sanctuaire inauguré en 1955, toujours accueillante dans ce site qui reste exceptionnel. Ce sanctuaire construit par Raymond Vaillant dans l’esprit du renouveau de l’art sacré a été décoré par deux artistes.
La belle colline...
Costebelle - la belle colline - : une modeste éminence, somptueusement parée d’une séduisante végétation méditerranéenne notamment de pins, de chênes, d’oliviers, de lentisques, de cistes, qui, cependant, de sa centaine de mètres d’altitude domine la cité d’Hyères, sa plaine avec ses cultures florales et maraîchères, sa base aéronavale et son aéroport, ses plages, la presqu’île de Giens, les Iles d’Or.
On comprend bien que ce fut un lieu idéal pour se mettre à l’abri des incursions ennemies, pour prévenir tout danger. Les archéologues y ont décelé les traces d’une vie sociale organisée en des temps préhistoriques.
Les premiers habitants avaient pressenti le souffle de la divinité comme c’est souvent le cas sur les hauteurs. Il est probable que là des cultes ont été rendus. Le christianisme a supplanté le paganisme en sacralisant de sa marque ce lieu où s’exprimait la vénération des hommes.
La séduction de Costebelle ne s’est jamais démentie. Au XIXème siècle, artistes, écrivains, y cherchèrent l’inspiration. Les Anglais, qui "inventèrent" le tourisme hivernal sur la Côte d’Azur, y trouvèrent paix et détente. La Reine Victoria, elle-même, vint y passer un mois. Vestige de cette époque, une église anglicane dédiée à "Tous les Saints" se meurt dans l’oubli à quelques pas du sanctuaire de Notre-Dame de Consolation.
C’est sur cette colline aussi qu’a été érigé le monument commémoratif de l’Aéronautique Navale qui domine la base militaire du Palyvestre. Une grande aile d’avion stylisée s’étend sur la courbe du soleil, une autre indique la direction du ciel vers lequel se sont envolés pour une dernière mission tant de marins.
Belle balade sur la colline
Si certains nouveaux sanctuaires n’ont suscité qu’une "guerre" de spéculation sur le bien-fondé du renouveau de l’expression religieuse, à Hyères il en fut autrement, parce que la nouvelle chapelle s’est substituée à l’ancienne.
Les Hyérois, profondément attachés à leurs traditions, repoussèrent pour la plupart l’édifice qu’ils découvraient avec effarement. Aujourd’hui encore les guides se contentent souvent de citer la chapelle "moderne" de Costebelle, sans plus.